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Jeux Olympiques ou développement durable ? par Henry J. Dicks



C'est l'Angleterre qui accueillera les Jeux olympiques de 2012. Ce n'est pas la France, on l'aura remarqué. Que va-t-elle donc faire avec les nombreux milliards d'euros qu'elle s'était engagée à dépenser pour ces jeux?

Le pays a toujours été très fort dans le domaine des grands projets, comme l'illustrent son TGV, son tunnel sous la manche, ses belles centrales électriques ou sa ligne Maginot!

A défaut de Jeux olympiques, pourquoi la France ne lancerait-elle donc pas un nouveau grand projet?

De quels projets la France a-t-elle aujourd'hui besoin? Dans quel domaine peut-elle montrer une voie à suivre pour le monde entier? La réponse n'a jamais été plus claire. Les grands projets doivent aujourd'hui s'insérer dans la lutte collective contre cet ennemi désormais commun qu'est le changement climatique. Alors même que les prochains pays d'accueil des J.O., la Chine et l'Angleterre, se lancent dans d'énormes travaux polluants et gaspilleurs pour un projet qui ne durera qu'un été, la France trouverait ici l'occasion de tisser un nouveau lien avec sa tradition en entreprenant un projet ambitieux de développement durable.

Si l'on peut trouver de l'argent pour des constructions éphémères, on en trouvera certainement pour ce projet de fond, qui pourrait prendre la forme d'un développement d'énergies solaires ou éoliennes massif, ou bien d'une expansion dynamique de l'énergie nucléaire.

Alors certes, on m'objectera que l'avantage stratégique des Jeux olympiques est indéniable, qu'ils apportent du prestige au pays qui les accueille et que, le temps d'une quinzaine de jours, l'aura internationale du pays est immense. Certes. Mais ici encore, le grand projet que je propose se révélerait beaucoup plus avantageux: son prestige serait aussi durable que le développement qu'il cherche à promouvoir!

C'est faire, de plus, un bon investissement sur l'avenir: le capital politique que la France pourrait retirer d'un tel projet augmentera mathématiquement à mesure que la crise écologique s'aggravera, alors que le prestige des Jeux olympiques sera, lui, bien vite oublié.

A l'heure où la droite pratique un pragmatisme de court terme, c'est à la gauche d'articuler et de mettre en place une vision durable pour l'avenir du pays, et de penser les projets qui marqueront la France de demain.

De ce vieil échec, il faut donc faire vertu: il est grand temps de penser à quelque chose de meilleur que les Jeux olympiques!


Henry J. Dicks

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