Le 22 octobre, pour le cinquième samedi consécutif, environ 10 000 Montréalais se sont rassemblés pour attirer l’attention sur les manifestations en cours en Iran après la mort de Mahsa Amini.

Les palmes peintes en rouge, les femmes iraniennes ont mené la manifestation. Au milieu des couleurs des drapeaux iraniens, les gens tenaient des pancartes appelant à la justice et à la fin du régime iranien. Une femme tenait une pancarte « Femme, Vie, Liberté » sur laquelle était attachée une mèche de cheveux tressés. Certains portaient des pancartes avec les visages de personnes décédées aux mains de la police iranienne. En français, anglais et persan, les manifestants ont scandé « Liberté et démocratie en Iran », « Le silence est violence » et « Une solution : la révolution », reflétant une conclusion que certains Iraniens croient possible.

La manifestation de Montréal était l’une des nombreuses manifestations qui ont eu lieu dans le monde, notamment à Toronto, Ottawa, Halifax et Vancouver, en solidarité avec les manifestants qui ont dénoncé la loi obligatoire sur le hijab du régime et sa surveillance brutale des femmes qui ne s’y conforment pas.

Un éventail de demandes était évident, certains pour des sanctions plus sévères contre le régime iranien et non contre le peuple iranien. Les discours ont commencé et terminé la marche par des appels à une plus grande solidarité internationale.

L’un des nombreux organisateurs du rassemblement était Nima Machouf, militante et candidate fédérale du NPD dans la circonscription montréalaise de Laurier-Sainte-Marie. Elle est membre du collectif international Woman-Life-Freedom dont le but est d’amplifier la voix du peuple iranien. L’Association des femmes iraniennes de Montréal a également participé à la construction de la marche. Les organisateurs ont précisé que les femmes iraniennes revendiquent le libre choix de porter le hijab et non son interdiction. Ils exigent également que la politique soit séparée de la religion.

Avant la manifestation d’aujourd’hui, la députée québécoise solidaire de la circonscription de Mercier, Ruba Ghazal, a écrit à toutes les femmes membres de l’Assemblée nationale pour leur demander de signer une déclaration commune en appui aux femmes iraniennes, de dénoncer la répression et la violence du régime, d’exiger la le retrait de la République islamique d’Iran de la Commission des Nations Unies sur la condition de la femme et d’exiger la fin de toutes les discriminations et violences fondées sur le sexe.

De plus, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a livré un message de solidarité avec les femmes d’Iran.

Les militants sont impatients de faire savoir aux autres Montréalais ce qui se passe en Iran et de mettre plus de pression sur l’État iranien.

Tout au long de la marche, les versions persane et anglaise de la chanson Baraye de Shervin Hajipour ont été jouées et chantées par des manifestants avec une puissante unité. La chanson est devenue l’hymne de ces protestations. Shervin Hajipour a été arrêté pour les paroles de la chanson peu de temps après l’avoir publiée sur son Instagram fin septembre. Une version persane de la chanson Bella ciao a également été entendue.

Des images provenant d’Iran ont montré un changement dans le mouvement, les manifestations se propageant des universités aux écoles élémentaires. Des vidéos de travailleurs du pétrole et d’enseignants en grève ont fait surface ces derniers jours, et des images de jeunes écolières avec le majeur pointé sur des photos d’Ali Khamenei, qui occupe un poste au-dessus du président du gouvernement iranien, sont devenues virales sur les réseaux sociaux.

Plus de 200 personnes, dont au moins 23 enfants, ont été tuées par les forces de sécurité iraniennes depuis que des manifestations ont éclaté dans toutes les provinces du pays après la mort de Mahsa Amini.

Pourtant, les femmes et les filles continuent de retirer leur foulard. Dirigés en grande partie par des femmes et des jeunes, ils sont passés de rassemblements de masse spontanés dans les zones centrales à des manifestations dispersées dans des zones résidentielles, des écoles et des universités alors que les militants tentent d’échapper à une répression de plus en plus brutale.

C’est clair, les Iraniens ne peuvent pas supporter et, à ce stade, ne toléreront plus ce régime. Les manifestants montréalais sont aussi clairement solidaires de ceux qui mettent leur vie en danger pour mettre fin au despotisme politique et aux lois contre les femmes qui continuent de régir la société iranienne.

Encourageant les non-Iraniens à agir, l’étudiant de McGill Homa Fathi a déclaré lors d’un des récents rassemblements qu’« il y a quelques mois à peine, les gens en Amérique ont perdu leur droit légal à l’avortement, donc ce n’est pas votre monde parfait. Nous devons constamment nous battre et, pour cela, nous avons besoin de solidarité. Alors, s’il vous plaît, restez solidaire avec nous. »

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