Dans ce court éditorial pour China Daily, le co-rédacteur en chef des Amis de la Chine socialiste, Carlos Martinez, discute de l’importance de la visite du vice-président chinois Han Zheng à Londres, dans le contexte d’indications récentes de Westminster indiquant qu’il s’éloigne quelque peu de la viscéralement stratégie anti-Chine qu’il poursuit depuis quelques années. Bien que le gouvernement britannique reste essentiellement lié à son orientation fortement pro-américaine, il est de plus en plus clair que le « découplage » de la Chine est une impasse.
La visite du vice-président chinois Han Zheng à Londres pour assister à la cérémonie de couronnement du roi Charles III rappelle la volonté de la Chine de développer une relation productive et mutuellement bénéfique avec le Royaume-Uni.
La récente détérioration des relations entre les deux pays n’a pas été incitée ou fomentée par Pékin. La Chine a toujours cherché à favoriser une relation bilatérale d’amitié, d’échange, d’apprentissage mutuel, de commerce et d’investissement qui apporte des avantages matériels et culturels aux deux parties.
Le moment le plus emblématique de « l’âge d’or » des relations entre le Royaume-Uni et la Chine a été la visite de cinq jours du président chinois Xi Jinping au Royaume-Uni en 2015. Lors de la conférence de presse conjointe du président Xi et du Premier ministre britannique de l’époque, David Cameron, il a été a annoncé que les deux pays établiront un partenariat stratégique global global pour le 21e siècle.
Il a même été question que le Royaume-Uni aligne son projet « Northern Powerhouse » sur l’initiative Belt and Road. Huit ans plus tard, les projets de la Ceinture et de la Route ont contribué à stimuler le développement des infrastructures dans de nombreuses régions du monde, alors que presque aucun progrès n’a été réalisé sur l’initiative Northern Powerhouse, ce qui est vraiment dommage.
L’approche stratégique de la Chine vis-à-vis de ses relations avec la Grande-Bretagne et son souhait d’établir des relations gagnant-gagnant à long terme n’ont pas changé. Le changement majeur dans la relation est que l’establishment britannique semble être devenu anti-chinois, en phase avec le jeu géopolitique des États-Unis pour maintenir son hégémonie mondiale.
Cela reflète deux changements politiques. Premièrement, les États-Unis, ces dernières années, ont adopté une position de plus en plus conflictuelle envers la Chine : imposer des sanctions et des tarifs supplémentaires, former l’alliance de sécurité trilatérale AUKUS, mener une guerre commerciale et lancer une guerre technologique contre la Chine, sapant le principe d’une seule Chine.
Deuxièmement, à la suite du Brexit, le Royaume-Uni a lentement mais sûrement perdu son indépendance en matière de politique étrangère, choisissant d’agir sur les instructions des États-Unis dans l’espoir qu’il préparera le terrain pour un accord commercial global entre les États-Unis et le Royaume-Uni qui compense ce que la Grande-Bretagne a perdu en quittant le Marché commun européen. Le résultat est que le Royaume-Uni suit désormais l’exemple des États-Unis en ce qui concerne les relations avec la Chine.
En 2015, la Grande-Bretagne a subi des pressions importantes de la part des États-Unis pour ne pas rejoindre la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures initiée par la Chine, mais elle a été en mesure de résister à cette pression pour défendre ses propres intérêts économiques. Il est peu probable que la Grande-Bretagne agisse de manière aussi indépendante aujourd’hui.
Cependant, le récent discours du ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly sur les relations entre le Royaume-Uni et la Chine semble indiquer une certaine volonté de la part du gouvernement britannique de revenir à une politique saine. Le discours de Cleverly – et le refus du Premier ministre britannique Rishi Sunak de qualifier la Chine de «menace stratégique» – représentent une compréhension croissante du fait que la Grande-Bretagne a besoin d’investissements et de commerce avec la Chine, et que le «découplage» des économies mène à une impasse. Le peuple britannique bénéficiera grandement si cette entente peut se transformer en une politique de coopération et de relations mutuellement bénéfiques.
Et la visite de Han au Royaume-Uni fournira, espérons-le, une opportunité aux dirigeants politiques britanniques de prendre des mesures concrètes dans cette direction.
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