O tempora ! O Jaurès ! par Emmanuel Martin et Matthieu Niango
Qui profère un tel impératif ?
Le citoyen lassé d'entendre les vaincus d'hier et d'avant-hier promettre la victoire demain : les jeunes lions que l'attente finira par changer en éléphants, cela va de soi ; mais aussi une arrière-garde chenue, protégée par des bataillons de militants professionnels, nommés par quelques puissants féodaux... toutes personnes que l'on imagine mal abandonner d'eux-mêmes le commandement où ils ont blanchi avec tant de délices.
Les socialistes et le traité simplifié, par Mathias Chichportich
Au fond on explique que le texte est une avancée, que la procédure est inappropriée et qu’il faut donc s’abstenir de le voter. Adopter cette posture était selon la direction le seul moyen de ne pas ouvrir un débat qui aurait laissé l’image d’un parti fracturé et ce à deux moi du scrutin municipal. Quel est le résultat d’une telle stratégie ?
A coup sûr un message inaudible. Dans une démocratie médiatique comme la nôtre peu sont les Français qui ont saisi la position exprimée par les socialistes. Beaucoup associent l’abstention au refus de voir le texte entrer en vigueur, certains y voient l’adhésion implicite à la méthode employée par le Président de la République. Peu importe ici ce que l’on pense du texte, le PS aurait gagné à tenir un discours cohérent. Dire que le Parlement n’a pas à désavouer le peuple et qu’il convient par là même de ne pas autoriser la ratification. Dire que le Traité permet un pas en avant et qu’il convient de ce fait de réviser la Constitution. Voilà qui aurait donné l’image d’un parti qui prend ses responsabilités.